Toscane (fin)
16 JUIN: SIENNE-PONTE D'ARBIA
Je quitte Sienne avec un peu de regrets mais le paysage étrange des " crete senese " me fait avancer avec enthousiasme.
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| Grancia di Cuna ? |
" Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur,j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature,-heureux comme avec une femme. "
LE VAL D'ORCIA
17 JUIN: PONTE D'ARBIA-SAN QUIRICO D'ORCIA
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| Buonconvento |
San Quirico d'Orcia
18 JUIN: PIENZA et MONTEPULCIANO
On présente généralement Pienza comme le modèle de cité idéale, cité réalisée par Pie II qui prit la décision en 1459 de restructurer sa ville natale, confiant la tâche à Bernardo Rossellino , élève de Leon Battista 'Alberti . Je m'attendais assez naïvement à me rendre dans une cité totalement conçue à la Renaissance, et fus donc un peu désappointée de me trouver dans un bourg en partie médiéval et surtout sans les vastes perspectives auxquelles je m'attendais,c'est tout petit; mais un petit bijou quand même! Ma seule erreur a été de me faire une représentation mentale des lieux un peu trop grandiose!
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| Modèle de cité idéale, ce que je m'attendais à visiter |
Bien que de dimensions médiocres, cette place est superbe, il faut le reconnaître, mes photos rendent assez mal l'harmonie du lieu.
Le palais Piccolomini, que je n'ai malheureusement pas pu visiter car nous étions un lundi, jour de fermeture. Je dois dire que j'ai joué de malchance pendant ce voyage avec ces maudits lundis qui m'ont fait louper plusieurs visites .
MONTEPULCIANO
J'étais un peu limitée par le temps et je m'empressai de traverser la ville pour descendre voir l'Eglise San Biagio de Sangallo le Vieux, qui motivait à elle seule mon déplacement ici. Cette fois, je ne fus nullement déçue, c'est paradisiaque ( fors les inévitables voitures et la route goudronnée ...)
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| Casa Canonica, sur un dessin de Sangallo |
ect, si vous en voulez plus, allez voir vous- même !
19 JUIN: SAN QUIRICO- GALLINA
Soucieuse de ma jambe encore fragile et surtout peu pressée d'arriver à Rome qui se rapprochait dangereusement, je coupai une fois de plus l'étape en deux. Marcher sur des collines m'est toujours un plaisir .
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| Vignoni Alto |
Bagno Vignoni,
Il est à noter que la grande mode est de mettre dans tous les lieux historiques et harmonieux des objets prétendument artistiques et authentiquement laids, là , les machins rouges sont un jeux de miroirs; c'est la seule fausse note au tableau.
Le village au fond de la photo est Castiglione d'Orcia; bien qu'ayant gravi la rude pente qui y mène, j'ai réussi à passer à côté et à ne pas le visiter parce que le chemin était un peu en-dessous du village, que je n'avais pas saisi que c'était plus qu'un hameau et que par exception je n'avais pas envie d'un café . On ne fait jamais assez de pauses!
J'arrivai tôt à Gallina, m'installai et comme d'habitude, allai découvrir le village, mais là, cruelle déception: rien, absolument rien d'autre que quelques maisons moches au bord de la route . De plus, le bar était fermé ce jour là. Heureusement, je trouvai des cacahouètes un peu molles , du riz et des pâtes dans la cuisine dont on m'avait fait payer l'usage sans me demander mon avis. Pas une goutte d'huile comme d'habitude, par contre!
Ma chambre disposant d'une télé, je passais l'après-midi la plus reposante et la plus ennuyeuse qui soit à regarder un documentaire sur les oiseaux de je ne sais quelle île dont je n'ai rien à faire, un autre sur le volcanisme islandais, un troisième sur la vie à New-York dans les années 50, le quatrième traitait des geishas mais je ne pus achever celui sur Paris , gavée, étouffée,dans un mauvais demi-sommeil !
Passant, évite Gallina où une torpeur mortelle engloutit les voyageurs.
20 JUIN: GALLINA-PONTE A RIGO
Il n'est pas difficile d'imaginer avec quel plaisir je quittai Gallina pour me diriger vers Radicofani, sur son rocher, visible à l'arrière plan de la photo.
Radicofani. Une halte bien méritée après la grimpette, un petit déjeuner tardif, le bar de Gallina-la-maudite était encore fermé quand je suis partie. Les pierres des maisons donnent un caractère particulier à ce village.
La forteresse sur son roc, telle que je ne l'ai pas vue. Il faisait chaud et je ne suis même pas montée la visiter, sans regret, ceci dit.
Après Radicofani, l'éprouvante descente d'une dizaine de km sans un brin d'ombre , mais dans un très beau paysage. Le lendemain, j'ai cassé le moral d'un jeune cycliste qui devait faire cette route dans le sens de la montée grâce à une description détaillée ( on a ses petits plaisirs pervers, parfois!)
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| le début de la descente |
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| une route faiblement ombragée |
Arrivée à Ponte a Rigo qui présente à peu près le même intérêt que Gallina, j'en eus pourtant une sensation toute à fait différente à cause d'un bar ouvert, ça vous change la vie ! Ca pouvait vaguement évoquer "Bagdad café" par l'aspect d'humanité concentrée dans un lieu perdu au bord d'une route .
21 JUIN: PONTE A RIGO- AQUAPENDENTE
L'étape commençait par un long passage le long d'une route et bien qu'étant d'une prudence extrême, je ne dus qu'à ma bonne étoile de ne pas finir aplatie comme un lapin sous les roues d'une voiture un peu trop pressée au sortir d'un virage. Ensuite, je retrouvai avec plaisir les chemins blancs.
LATIUM
Proceno, dont j'ai trouvé les habitants souriants et détendus, ça fait plaisir! Je pris mon petit-déjeuner au "Circolo del Buco" ( Cercle du Trou) devant lequel j'étais passée trois fois avant de comprendre que c'était un troquet familial et non un club privé échangiste!
Un agréable sentier ombragée puis une route goudronnée m'amenèrent à Aquapendente.
22 JUIN: AQUAPENDENTE-BOLSENA
Après avoir zigzagué dans de lassants champs de pommes de terre, un temps qui me parut infini mais en réalité probablement entre une ou deux heures, je passai par San Lorenzo Nuovo et distinguai vaguement dans la brume le lac de Bolsena. Je fus un peu déçue mais il n'étais que neuf heures et le temps ne tarda pas à se dégager et je pus admirer la paisible beauté de ce lac volcanique que je suivis encore le lendemain.
Bolsena
23 JUIN BOLSENA-MONTEFIASCONE
Promenade autour du lac, interrompue par un passage en forêt.
Montefiascone
24 JUIN: MONTFIASCONE- VITERBO
Le chemin emprunte la via Cassia antica , il est toujours émouvant de mêler son ombre aux ombres des voyageurs passés mais cette courte étape s'achève dans la plaine , sous le soleil et dans la poussière des chemins, rien de très exaltant!
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| trottoirs d'époque |
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| encore carrossable, beau travail! |
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| montefiascone au fond |
Virterbe
Je ne connaissais pas cette ville, mais elle me plut infiniment et je n'ai qu'une envie, y retourner et repartir de là pour explorer la zone, d'autant plus que je ne suis pas allée à Bagnaia parce que la Villa Lante était fermée (lundi!) , que Caprarola n'est pas loin, que j'aimerais aussi aller à Bomarzo ect,
Le palais des papes , dont la construction commença en 1255, année de la chute de Quéribus, chez moi .
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25 JUIN: VITERBO
Une excellente journée à me perdre dans les ruelles de Viterbe, ville peu touristique hors de certaines zones , pas toujours bien entretenue,parfois un peu déglinguée, avec beaucoup de rues échappant aux restaurations hygiéniques et affadissantes; une ville selon mon coeur!
26 JUIN: VITERBO-VETRALLA
Autant qu'il m'en souvienne, l'étape commence par une route désagréable à suivre, puis par la plaine la plus assommante qui soit, pour finir par une zone collinaire entre des oliveraies.
27 JUIN: VETRALLA-SUTRI
Les oliveraies laissent place aux plantations de noisetiers. Le balisage est moins précis dans le Latium , il faut parfois passer en plein milieu des noiseraies, c'est assez bizarre.
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| Torre d'Orlando |
Capranica
Surprise: ( ben oui, je n'anticipe que très peu les étapes, je découvre souvent au fur et à mesure), donc, là, un très long sentier le long d'un ruisseau dans un frais sous-bois mène jusqu'à Sutri. Il commence à faire bien chaud et l'ombre est appréciable.
Sutri
Les nécropoles étrusques
Villa Savorelli
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| Hubert Robert? |
L'amphithéatre romain taillé dans le tuf
28 JUIN: SUTRI- CAMPAGNANO di ROMA
Bien que m'étant soigneusement cachée la vérité, le nom de "Campagnano di Roma" me fait sérieusement soupçonner que je ne suis pas loin de la fin du voyage, ce qui ne me fait guère plaisir, quoique les deux trucs douloureux qui me servent de pieds n'ont rien contre un peu de repos. J'ai véritablement du mal à croire que je n'ai pas encore une ou deux semaines à balader mais bon...il me reste encore de belles heures sur les chemins du Latium.
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| Monterosi |
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| les cascades du Monte Gelato, un bonheur pour se rafraîchir |
Campagnano di Roma
29 JUIN: CAMPAGNANO-LA STORTA
Un dernier petit matin dans les collines.
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| Madonna del Sorbo |
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| quelle élégance, ces cornes! |
Je choisis une variante du chemin qui traverse un parc archéologique étrusque; le chemin serpente entre des bois et des champs de céréales et me plait beaucoup mais quand au site archéo, c'est encore une vaste escroquerie: il consiste en quelques panneaux indiquant que sur la droite du champ, on a trouvé des traces d'un édifice et trois tessons ! Je m'en moque, la promenade est si belle!
A Isola Farnese, je me trompe de chemin et fait deux km en sens inverse avant qu'un panneau ne confirme ce dont je me doutais: j'étais sur une mauvaise voie! Retournée à Isola , en nage après avoir remonté le traditionnel raidillon qui mène à ces villages, je demande mon chemin, on m'indique un bus pour la Storta qui arrive sur la place; je n'ai pas de billet, mon informateur m'en tend un, je saute dans le bus qui allait repartir et c'est ainsi que je finis un peu brutalement mes déambulations dans la campagne romaine.Le reste est une descente vers ce lieu désagréable qu'est La Storta, assemblage de maisons et bâtiments divers autour de la route. Très contente d'avoir pris le bus pour ces derniers km horribles.
30 JUIN : ROMA
Le 30 juin, je fis mon entrée à Rome, d'une manière plus modeste que la Corinne de Madame de Staël, mais non moins digne.
La suite est une autre histoire .
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