lundi 27 février 2017

LES GORGES DE SAINT-JAUME / LA COUILLADE DE VENTE-FARINE

22 f'évrier


        Hier la journée fut si  printanière que j' ai préféré chercher la beauté dans la nature plutôt que dans les paysages que je peins : le  résultat est quasiment assuré et c'est bien moins fatiguant .

        J'avais depuis quelques temps l'envie de traverser les gorges de Saint-Jaume , mais une fâcheuse tendance à être la proie du vertige dès que je surplombe un précipice de plus 72 cm  me faisait hésiter . Mes amis me rassurèrent : " Vas-y , il y a des rambardes , même des enfants de moins de 3 mois et des vieillards paralytiques et aveugles y passent sans danger ."  Etant entre ces deux âges , je ne fus pas rassurée pour autant mais la curiosité fut plus grande que mes appréhensions et je m'y aventurais en me promettant de revenir sur mes pas à la première inquiétude , laquelle survint rapidement car si je voyais bien  une barrière , c'était après un passage effroyablement long d'au moins cinq mètres sans protection . Mais je franchis l'obstacle sans trop de difficultés .
       
rassurante passerelle  permettant de franchir des ravines  ou des passages délicats
                                             

tant qu'il y a des arbres , tout va bien

 
là, c'est le passage de la Mature , je risque pas d'y aller !

        Je ne sais par quel égarement de l'esprit j'oubliais d'avoir trop peur et je m'avançais en pensant que ça ne serait pas très long , mais la succession de passages protégés , passages tranquilles et passages  angoissants me parut  longue, très  longue ...

                                               


A  mi-chemin  , j'en arrivais à la conclusion que ce chemin , certes facile , n'était pas pour moi . Mais préférant l'incertitude de l'avenir à l'horreur du passé et à l'impossibilité de la stagnation , je jugeais raisonnable de continuer à avancer .

un des endroits où je pouvais regarder autour de moi

 Ce fut les jambes flageolantes , marchant bizarrement en canard et marmonnant une sorte de litanie  que je m'extirpais de ce guépier . C'est le genre d'endroit que je pourrais parcourir sans trop de soucis si j'y passais deux ou trois fois mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de recommencer  dans l'immédiat !

Conclusion : je n'ai vu qu'une partie des gorges , pour le reste j'avais un oeil sur le chemin et l'autre sur la paroi mais ça parait assez beau !
  Je rajoute 4 photos empruntées à un blog de randonnées , elles sont plus belles que les miennes .




 

Un petit plaisir à la sortie des gorges : les premières hépatiques , aimables fleurettes que je guette en fin d'hiver ; je n'en ai pas encore vues prés de chez moi .



Arrivée au hameau de la Roudona







Enfin à l'air libre ! Château vicomtal Saint- Pierre à la Vilasse ( un des 4 hameaux constituant la commune de Fenouillet ) Au Xème siècle , on y trouvait un monastère ; il appartenait alors au royaume d'Aragon , il fut rattaché au Narbonnais au XIIème siécle .





Dans le même hameau , Castal Sabarda  , construit à la suite du traité de Corbeil   pour renforcer les lignes de défense de la vallée de la Boulzane .                                                                                                                                         









Après l'excessif romantisme des Gorges , retournons aux bucoliques et paisibles chemins de campagne , j'abandonne cette section du sentier cathare.                                                                                                                                  






Je passe , je ne passe pas?   je suis passée !



Col del Mas , arrivée sur une aimable vallée



on se croirait à la campagne ...

on se croirait en France

Les Cabanes

L'église de Fosse , côté face


et  côté pile , où l'habitant de Fosse sacrifie à de nouveaux dieux   !                                                                                                                                                     


La montée vers la mystérieuse Couillade de Vente-Farine, au nom si réjouissant




interminable traversée d'un bois de chênes verts : 1 heures et demi en temps subjectif , un quart d'heure en temps réel à  mon réveil ( oui au réveil , j'ai  jeté accidentellement ma  montre à la poubelle )


la Couillade  de Vente-Farine
vue sur la vallée de la Boulzane , avec , au fond , le Bugarach

le Bugarach ; sur la ligne de crête , la petite butte est le Roc Paradet; dans la vallée, zone  d' installation d' éoliennes

J'avais l'intention de rejoindre une piste forestière à partir de Vente-Farine mais la perspective de marcher longuement dans les bois me découragea et je préférai revenir sur mes pas dans cette plaisante vallée , en reprenant ce sentier muletier si solidement construit qu'il tient encore malgré son abandon .


dommage que mes photos aient des couleurs infectes , c'était bien plus beau ....

en voyant ce poteau , j'eus une pensée pour l'étonnant métier de planteur de poteaux électriques ...

arrivée sur un plateau , avec le Bugarach dans le lointain

La promenade continua par le plus ennuyeux passage possible sur une piste forestière traversant un bois monotone , si monotone que , quoique marchant d'un bon pas , j'eus la sensation de somnoler à demi . Je me surpris à penser que ces promenades en voitures étaient vraiment sans intérêt ; j'eus alors un sursaut qui me réveilla tout à fait et je repris ma promenade ...à pieds .

fastidieux ,non? ( mais c'est toujours mieux que le bord d'une nationale , on devient difficile ...)

Enfin , le château de Castel-Fizel





il y a une voie romaine dans le coin , c'est peut-être ça , mais ce n'est pas sur !

plaisir de retrouver un espace ouvert 

un amandier en fleur , datant d'une époque pas si lointaine où les bois n'avaient pas reconquis l'espace








un dernier obstacle


Descente sur Notre-Dame de Laval , fin XVème s. , au fond , Caudies


ND de Laval protège la population contre les invasions et les épidémies de peste et de choléra  , avec une certaine efficacité puisque je n'ai rencontré aucune armée ( ni âme qui vive , d'ailleurs ) sur mon chemin et que tout me laisse espérer survivre à la peste et au choléra .








c'est fini !