Echaudée par la fatigue de la veille, je démarrais la journée à petits pas, échauffement qui m'évite diverses douleurs après quelques heures de marche. Le chemin promettait de monter, mais si l'étape fut longue, ce fut plus la chaleur et le manque d'eau sur la fin qui m'indisposèrent que le dénivelé très progressif et tranquille. Si mes photos représentent souvent des édifices, c'est seulement le reflet de mes goûts et non pas de la densité de villages , très faible en Aubrac ; les deux litres d'eau que je portaient suffisaient d'une fontaine à l'autre mais pour le coup, il y avait une vingtaine de km sans village. J'ai bien traversé des ruisseaux mais je n'ai pas de filtres pour traiter l'eau, ils ne me serviraient à rien, près de chez moi, il n'y a pas d'eau!
Ce joli chemin grimpe depuis Saint-Chély, chemin de Saint-Jacques de Compostelle
Au-dessus du village de Belvezet, les restes d'un ancien volcan couronnés de ruines
arrivée sur un plateau
Douze à quatorze km de forêt
ah, de l'air!
Laguiole
Le jour suivant:
après une plaisante nuit en camping bercée par un bruit de moteur venu d'un petit bâtiment industriel proche, je repartis guillerette pour une belle partie de chemin dans"ces lieux d'horreur et de vastes solitudes", comme les qualifiaient les pèlerins aux temps anciens .
Saint-Urcize
Nasbinals
Arrivée à Nasbinals, le ciel se couvrit et j'hésitai à dormir dans un gîte ou au camping . Un prêtre entrainant une bande d'ados sur le chemin de Compostelle me signala une menace d'orage très violent pour la nuit . Je flairai une baliverne de curé et me décidai donc pour le camping où je passai une nuit fort paisible sans vent ni pluie.
Vers neuf heures du soir, je vis un spectacle assez comique : "l' Equipée Sauvage" en version campagne française, soit une douzaine de motos, mélange disparate de choppers, de motos de trail, de route, de blousons noirs au casques coiffés d'une iroquoise, bref, tout ce qu'il faut pour s'impressionner soi-même, passa à petite vitesse le long de la route longeant le camping. Le dernier de la bande, la honte de la famille, n'arborait pour sa part qu'un gilet de sécurité fluo volant au vent... Ennui profond de la jeunesse des campagnes ( bof, c'est pas forcément mieux en ville)
Retour sur Aumont-Aubrac
Une certaine impréparation m'a fait manqué les cascades du Déroc ( il m'aurait fallu rester un jour de plus et ça m'ennuyait un peu ) mais le temps était si mauvais ce jour là que je ne peux pas dire que je le regrette.
Je me suis donc retrouvée sur le Chemin de Saint-Jacques à rebrousse poil, ce qui m'a permis de constater son affluence et le conservatisme de certains "pèlerins" offusqués de me voir dans le mauvais sens et vaguement méprisant à l'égard d'une simple promeneuse comme moi !
Arrivée sur cette placette, je voulus prendre mon petit-déjeuner mais les premières gouttes de pluie m'en dissuadèrent; la suite de l'étape, la partie la plus jolie et sauvage, je la passais sous une pluie battante , l'estomac vide.
Pluie pluie pluie pluie pluie pluie pluie pluie
c'est fini
gasp, ma carte est trempée, collée, partiellement illisible, heureusement, je suis sur une portion parfaitement balisée !
M'approchant d'Aumont, après une semaine de solitude, de chemins ou de routes quasi désertes, il me fallut longer l'autoroute sur une faible distance; je restai ahurie devant le bruit et la vitesse , plus étrangère que jamais à ce monde .
N'ayant quasiment pas mangé de la journée, je me réconciliais avec le monde moderne devant une copieuse salade en écoutant avec plaisir de la musique ; je m'aperçus avec surprise que je n'avais pas remarqué l'absence de musique pendant la semaine . Les seules notes vaguement musicales que j'ai entendues étaient, incongrues, à la sortie d'un petit village, tôt le matin, du rap qui s'échappait d'un poulailler (c'était vraiment du rap ou du hiphop ou un machin comme ça; je sais reconnaître le caquètement des poules, non mais!)
Pour conclure la journée, j'allais dormir dans un camping loin de l'autoroute mais le surplombant, ce qui permettait de profiter de la rumeur .Il était aussi situé près d'énormes scieries qui transformaient les forêts en poteaux téléphoniques et commençaient la journée fort tôt . A part ça , l'endroit était tout à fait calme.
FIN
et retour à mon jardin , à l'arrosage quotidien et aux semis d'hiver .Déjà, ooooh!
Ce joli chemin grimpe depuis Saint-Chély, chemin de Saint-Jacques de Compostelle
Au-dessus du village de Belvezet, les restes d'un ancien volcan couronnés de ruines
arrivée sur un plateau
KKK |
Douze à quatorze km de forêt
ah, de l'air!
? ! |
Le jour suivant:
après une plaisante nuit en camping bercée par un bruit de moteur venu d'un petit bâtiment industriel proche, je repartis guillerette pour une belle partie de chemin dans"ces lieux d'horreur et de vastes solitudes", comme les qualifiaient les pèlerins aux temps anciens .
Saint-Urcize
Nasbinals
Arrivée à Nasbinals, le ciel se couvrit et j'hésitai à dormir dans un gîte ou au camping . Un prêtre entrainant une bande d'ados sur le chemin de Compostelle me signala une menace d'orage très violent pour la nuit . Je flairai une baliverne de curé et me décidai donc pour le camping où je passai une nuit fort paisible sans vent ni pluie.
Vers neuf heures du soir, je vis un spectacle assez comique : "l' Equipée Sauvage" en version campagne française, soit une douzaine de motos, mélange disparate de choppers, de motos de trail, de route, de blousons noirs au casques coiffés d'une iroquoise, bref, tout ce qu'il faut pour s'impressionner soi-même, passa à petite vitesse le long de la route longeant le camping. Le dernier de la bande, la honte de la famille, n'arborait pour sa part qu'un gilet de sécurité fluo volant au vent... Ennui profond de la jeunesse des campagnes ( bof, c'est pas forcément mieux en ville)
Retour sur Aumont-Aubrac
Une certaine impréparation m'a fait manqué les cascades du Déroc ( il m'aurait fallu rester un jour de plus et ça m'ennuyait un peu ) mais le temps était si mauvais ce jour là que je ne peux pas dire que je le regrette.
Je me suis donc retrouvée sur le Chemin de Saint-Jacques à rebrousse poil, ce qui m'a permis de constater son affluence et le conservatisme de certains "pèlerins" offusqués de me voir dans le mauvais sens et vaguement méprisant à l'égard d'une simple promeneuse comme moi !
le Bès |
Arrivée sur cette placette, je voulus prendre mon petit-déjeuner mais les premières gouttes de pluie m'en dissuadèrent; la suite de l'étape, la partie la plus jolie et sauvage, je la passais sous une pluie battante , l'estomac vide.
fontaine de Rieutort d'Aubrac |
Pluie pluie pluie pluie pluie pluie pluie pluie
c'est fini
gasp, ma carte est trempée, collée, partiellement illisible, heureusement, je suis sur une portion parfaitement balisée !
chapelle de la Bastide (1522) |
La-Chaze-de-Peyre |
M'approchant d'Aumont, après une semaine de solitude, de chemins ou de routes quasi désertes, il me fallut longer l'autoroute sur une faible distance; je restai ahurie devant le bruit et la vitesse , plus étrangère que jamais à ce monde .
N'ayant quasiment pas mangé de la journée, je me réconciliais avec le monde moderne devant une copieuse salade en écoutant avec plaisir de la musique ; je m'aperçus avec surprise que je n'avais pas remarqué l'absence de musique pendant la semaine . Les seules notes vaguement musicales que j'ai entendues étaient, incongrues, à la sortie d'un petit village, tôt le matin, du rap qui s'échappait d'un poulailler (c'était vraiment du rap ou du hiphop ou un machin comme ça; je sais reconnaître le caquètement des poules, non mais!)
Pour conclure la journée, j'allais dormir dans un camping loin de l'autoroute mais le surplombant, ce qui permettait de profiter de la rumeur .Il était aussi situé près d'énormes scieries qui transformaient les forêts en poteaux téléphoniques et commençaient la journée fort tôt . A part ça , l'endroit était tout à fait calme.
l'église d'Aumont-Aubrac |
FIN
et retour à mon jardin , à l'arrosage quotidien et aux semis d'hiver .Déjà, ooooh!