vendredi 14 octobre 2016

Le tour du Bugarach

            J'ai remarqué qu'il est de bon ton de nos jours de se regrouper à plus de 3000 personnes pour faire le tour du massif du Mont Blanc à cloche-pied ou de  l'Annapurna en planche à voile . Bien que vivant fort retirée , une tentation mondaine me prit d'accomplir ce genre d'exploit ; cependant , n'ayant pas le goût de la foule et du bruit qui accompagnent ces événements , je décidai  de réaliser un megatrail ultraraid hypervroum en solitaire . Pour m'entraîner  à l'aventure extrême , je fis deux ou trois fois le tour du jardin à pas mesurés , puis rentrai à la maison me servir une copieuse collation , suivie d'une petite sieste . L'essai s'étant montré concluant , il me sembla possible d'agrandir le champ de mes actions et   je pensai qu'il serait agréable de tourner autour du pech  du Bugarach  en prenant garde à tout effort superflu comme grimper au sommet  , mais sans négliger ces mille petits détours qu'inspire la curiosité : un arbre vénérable , le creux d'un ruisseau , une pierre étrange, ect . Je me préparais à l'aventure en relisant quelques classiques du genre , tels " Les voyages de Bougainville " , "Tristram Shandy " et   "Tartarin de Tarascon "  . Munie d'un généreux picnique , j'entamai mon périple sur des chemins battus de très longue date afin de ne pas m'égarer . 
                        
                                                                                             Je partis donc du hameau du Linas que je traversai sans rencontrer aucun indigène . A cette heure matinale  , il n'était que 10 heures du matin , ils devaient encore se terrer au fond de leur masure à regarder la chaîne météo afin de déterminer s'ils pouvaient sortir ou non  .                                                                                                                                                               
                                                      

Après avoir une traversée paisible de prés , j'entrais dans un bois ni mystérieux ni sombre . J'arrivai alors près d'un abri mi-mégalithique mi-troglodytique .



un rocher à droite , un autre à gauche , un mur au fond et zou , c'est construit !

et du solide , c'est pas du Jean Nouvel !

le petit bois


Un autre abri

bizarre 




Un troisième abri , plus sommaire mais doté d'un balai posé sur une pierre à l'entrée , parfait pour y passer la nuit


Arrivée à Bugarach



La retenue d'eau



                                                                   et son plongeoir rustique              


Apparition majestueuse du Bugarach ( ouest )







cascade des Mathieux , bien maigrelette en ces temps de sécheresse ( j'écris ça deux jours plus tard pendant que la pluie tombe à verse ! )

gué facile à franchir

En grimpant dans les bois , j'entendis derrière moi un bruit comme un souffle de cheval . Mes démélés avec la gent équine m'incitant à la méfiance , je me retournai pour laisser place à un homme pressé qui montait en courant au sommet du pic . Je m'amusai à le suivre un peu en marchant d'un bon pas puis m'arrêtai en sortant du bois pour regarder la vue .







Bug sud ( sauf erreur , je perds souvent le nord )



Plus loin , je rencontrai quatre randonneuses qui me dirent que j'étais la première personne qu'elles voyaient en 5 jours de marche . Elles m'avertirent gentiment que le chemin était bloqué par des vaches et des chevaux à Campeau , ou , plus précisément , comme elles l'avaient lu sur les panneaux de mise en garde , "par des taureaux et des étalons " . J'avais prévu le coup et m'étais munie d'un bâton , mais trouvais plus judicieux de prendre une première collation en attendant que les bestiaux quittent le sentier .



vers la bergerie de la Couillade ( ce nom manque d'élégance en français  mais  le patois colhada désigne un col  )

Campeau et ses troupeaux ( mon calcul était bon : les bestioles ruminaient paisiblement lors de mon passage )



Un petit arrêt à ce col pour finir mes tartines et regarder les montagnes









Passé le col , changement d'orientation


Ce grand pré , je le vois de chez moi ; en hiver , il est souvent enneigé et sort d'entre les arbres , pays lointain et froid que  j'aime à regarder 



vers chez moi

d'un peu plus près

à gauche , la grosse maison des voisins , plus à droite , apparaissant en foncé , un hangar et encore à droite , ma maison .

au fond , la mer et le voile de pollution de la côte



face nord ( peut-être )

colchique dans les prés
Je regagnai enfin mon bolide admiré par une bande de jeunes et sympathiques autochtones du Linas .


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