mardi 25 septembre 2018

LE PIC DE MADRES par le col de Jau

                                           
très très très loin, où je n'irai jamais
                         J'ai beau m'être promis de ne plus remettre un pied en montagne, je me suis quand même laissé convaincre d'aller sur le Pic de Madres, qui apparaît parfois à l'horizon et que j'ai une fâcheuse tendance à confondre avec le Canigou, une montagne en valant bien une autre en fond de paysage à mes yeux. Je sens que je ne vais pas me faire d'amis avec les montagnards lisant ces lignes mais ça tombe bien, je ne cherche pas du tout la fréquentation de gens capables de trouver du plaisir sur un arête rocheuse avec des kilomètres de vide sous eux. De plus, ce sont des personnes assez têtues qui ne veulent pas reconnaître que les montagnes seraient bien plus intéressantes si elles étaient un peu plus plates, agrémentées de charmants bocages, d'agréables gentilhommières entourées de jardins joliment dessinés où il est si doux de se promener au printemps sous les allées de tilleuls  parfumés.

la montagne telle que je la conçois; mais si, on devine bien une montagne au fond, c'est suffisant, non?

                                  Ca me rappelle quelque chose et bien que nul ne me demande d'approfondir le sujet, je vais le faire , mais brièvement, en demandant à Boccace de décrire un  paysage idéal, il le fera mieux que moi.
                               "C'était un sommet de montagnette, d'où l'on était de partout loin des routes. Des arbustes variés et toutes sortes d'essences tapissaient le lieu de verts feuillages plaisants à voir. En haut de la colline se dressait un castel avec une belle et vaste cour intérieure. Galeries, salles et chambres étaient chacune autant de merveilles, ornées de fresques agréables qui attiraient le regard. Tout autour s'étendaient des prairies et des jardins enchanteurs, avec des puits aux eaux fraîches et des caves qui abritaient des vins exquis [...]"
                               " Era il detto luogo sopra una piccola montagnetta, da ogni parte lontano alquanto alle nostre strade, di varii albuscelli e piante tutte di verdi fronde ripiene piacevoli a riguardare; in sul colmo della quale era un palagio con bello e gran cortile nel mezzo, e con logge e con sale e con camere, tutte ciascuna verso di sé bellissima e di liete dipinture raguardevole e ornata, con pratelli da torno e con giardini maravigliosi e con pozzi d’acque freschissime e con volte piene di preziosi vini [...]"

                               Maintenant que j'ai précisé ce que je recherche: un paysage très humanisé, de préférence en plaisante compagnie vivant d'un coeur léger, je dois reconnaître qu'une certaine adaptabilité à des circonstances ne dépendant pas uniquement de moi m'a cependant donné le goût des longues errances solitaires dans des lieux semi-déserts. Mais ce n'est pas une obsession et l'idée d'une promenade en petit groupe ne m'a pas déplu. Après avoir demandé une vingtaine de fois s'il n'y avait pas le moindre petit risque de s'approcher à moins de cinq mètres d'une falaise ou d'un gros rocher, avoir étudié avec attention les courbes de niveaux sur la carte et regardé tous les sites décrivant cette rando, je me suis finalement décidée, à juste titre, il n'y a rien d'inquiétant ni de difficile dans cette balade.
                                                                   
                                              départ en forêt :


    
quand ça commence comme ça dans un film américain, ça finit généralement très mal, mais coup de bol, nous sommes dans le sud de la France







embouteillage sur la piste





                         Rassemblement bovin: dans quelques heures, les veaux seront séparés de leur mère, montés dans des camions et menés à l'abattoir. Derniers instants sereins.





       Je m'étais inquiétée de tout sauf du dénivelé, ce qui me fut vaguement reproché, je crois...


                                                         Arrivée au sommet



le pic du Bernard Sauvage
                             Nous déjeunâmes devant cet orri pendant qu'un troupeau de moutons et trois patous bloquaient le passage pour descendre. Assez embarrassées, nous tentâmes une traversée prudente du troupeau pendant que les patous s'intéressaient à des gens qui montaient; en fait, ils n'étaient absolument pas féroces !



                                          

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