mardi 16 juillet 2019

De l'AUBRAC au ROUERGUE (2)

D'Estaing à Golinhac


                    Je suis passée par là il y a moins de 3 semaines et n'ai pas le moindre souvenir de cette étape courte. Golinhac est un tout petit village doté d'une épicerie et d'un camping, sans rien de notable ou ça m'a échappé...
                    Au camping, je retrouvai deux autres randonneurs, un biker qui dans un moment de distraction avait troqué sa moto contre une paire de chaussures de marche, on l'appellera, au hasard, Harley D. et le paisible Bandana qui joignait de son pas tranquille et sûr Le Puy au Gers. Nous ne marchions pas ensemble mais l'on se rejoignaient le soir dans le camping local. Il est toujours étonnant de voir avec quelle facilité quand on marche on peut créer une micro communauté éphémère dès que l'on voit quelq'un deux jours de suite.
                       Ce soir là, Harley D. nous invita à un repas énorme dont le sommet fut un plat de spaghettis à la carbonara normande , c'est à dire, loin de la recette d'origine, avec tout le  beurre , la crème fraîche, les lardons et le  gruyère que nous pûmes trouver à l'épicerie car, c'est bien connu, si on ne peut porter ni crème, ni beurre dans un sac à dos par 35 degrés, on peut aisément le faire sous forme de cellules adipeuses harmonieusement réparties en masses grumeleuses sur la culotte de cheval, ou en confortable bouée abdominale pour les messieurs. La nature fait bien les choses...
                      Il semblerait que j'ai fait quelque allusion sur le chemin à ce repas et au bel appétit de mes commensaux car ils furent poursuivis longtemps par cette histoire...Encore une particularité : bien que ne formant qu'une communauté des plus informelles car les gens qui marchent ont chacun leur rythme et que les connaissances se font et se défont très rapidement, il existe quand même une rumeur, des bruits qui courent, un colportage ... Ca m'avait moins frappé sur la Francigena que sur ces quelques étapes de Compostelle mais nous étions bien moins nombreux et je perdais très vite les gens de vue à cause de mes arrêts pour visiter les villes  (la prochaine fois que je marche, j'accrocherai à mon sac le panonceau: attention, arrêts fréquents)
                      

 douceur du paysage:

 



De Gonihlac à Conques


         En chemin vers Conques:





Conques est quelque part au fond de la vallée:

un sentier y mène par une pente raide


pour aboutir ici

puis,là, directement sur l'abbatiale Saint-Foy, quel choc!

























Visite du village, tout est beau












                Repue d'art et de  beauté, je rejoignis Bandana et Harley D. au camping. Comme nous devions nous séparer le lendemain, nous fîmes ripaille une dernière fois. Un bon moment ...

De Conques à Cransac

                   Le matin, j'ai juste le temps de replier la tente avant la pluie puis de me mettre à l'abri pour défaire le sac afin de récupérer le poncho que j'avais oublié au fond, m'angoisser parce que je ne le trouve pas , tout remettre en l'air pour le retrouver finalement rangé dans une poche extérieure. Les sacs à dos peuvent parfois tourner au cauchemar...

en montant à la chapelle Sainte-Foy

                     Quelques kilomètres après Conques, je mis cap au sud et abandonnai la foule. S'il était difficile de se tromper sur le gr 65 très bien balisé (je ne m'étais munie que de quelques embryons de carte au 100 000éme), je constatai assez rapidement qu'il valait mieux être un peu plus attentive, ça m'aurait évité l'ascension inutile du Puy de Volf pour arriver au sommet de ce massif de serpentinite dans le brouillard et la pluie. En fait , le gr62b est bien balisé mais, je ne sais pourquoi, de temps en temps les changements de direction ne sont pas signalés, une fois qu'on le sait, il suffit d'être attentif aux embranchements...
                 En descendant dans un bois, je rencontrai un jeune homme avec qui je bavardai un bon moment sous la pluie. Il semblait heureux de pouvoir parler à quelqu'un; je trouvais assez bizarre cette conversation entre deux personnes cachées sous leur cape de pluie et dont seule émergeait une partie du visage. ce sera l'unique marcheur que je croiserai pendant une semaine; dans le même sens que moi, je ne rencontrerai qu' une jeune femme,solitude surprenante après le chemin de Compostelle. En fait, je suivais la voie de Conques à Toulouse mais elle n'attire guère le pèlerin!
        
             Je fus un peu surprise, après les splendeurs de Conques, de me retrouver à Firmi, petite ville industrielle où l'on construisit l'un des premiers hauts fourneaux de France,le contraste était saisissant. Deux mondes si différents en quelques kilomètres...
             Je m'arrêtai sur un banc pour manger, constatai la présence d'une dizaine de minuscules tiques sur mes jambes, sales bêtes!Les rues étaient désertes. Je ne m'attardai pas dans ces lieux sans charmes et continuai sur Cransac.
       
               Cransac est aussi une ancienne cité minière qui a relancé une activité de thermalisme. Je fus surprise en arrivant au camping par le nombre de camping-cars, c'étaient des gens qui venaient faire leurs 3 semaines de cure.Comme il n'y avait personne à l'accueil, ce furent les résidents eux-mêmes qui s'occupèrent de moi avec une prévenance extrême, l'une me conseillant un endroit pour la tente, l'autre me donnant le code d'accès aux sanitaires, le troisième me disant de me méfier de la folle "dans la caravane avec la bâche bleue" ect, tous étant d'accord pour que je ne paye pas si la personne de l'accueil ne venait pas! Petite vengeance par procuration sur le prix du séjour pour ces gens modestes. Une fois ma tente montée, mon voisin de camping me fit remarquer une branche qui pouvait tomber dessus et alla chercher une corde pour la faire tomber. La branche ne m'inquiétait guère mais l'idée de la faire tomber ne faisait déjà entrevoir la déchirure sur la toile et j'eus un mal fou à expliquer que remonter la tente un peu plus loin ne prendrait que peu de temps; l'enfer est pavé de bonnes intentions... Bref, mon arrivée manqua un peu de discrétion mais l'après-midi les curistes manquent de distractions et je les ai un peu occupés!
               Le soir, un vieil homme joua des standards de l'accordéon, il jouait bien et je me croyais retournée ans les années 50-60, c'était pas mal...

Cransac- Peyrusse-le-Roc


Aubin, souvenirs industriels

l'église d'Aubin


Peyrusse- le Roc apparaît

mais la photo précédente ayant été prise du plateau en face, il fallait encore descendre et remonter, comme d'habitude!




les étonnantes to

urs du roc del Thaluc


pas question que j'emprunte ces escaliers!














                  Je n'avais pas finis la visite de Peyrusse parce que mon itinéraire me faisait passer le lendemain par un sentier descendant entre les vestiges de cette cité prospère de plud de 3000 habitants au XIIIème siècle, délaissée au XVIIIème, livrée aux démolisseurs au XIXème et au début XXème.


A SUIVRE...

          

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